La rencontre entre la forêt, l’industrie et le marché se fait à ce niveau : essences appropriées, qualités du bois et dimensions des sections de bois, disponibilité et prix.
Le bois pour la construction
Les sections de bois disponibles pour la fabrication d’éléments pour la construction dépendent de la diversité des forêts, de la maturité des plantations, de l’accès des acheteurs au bois brut, de l’équipement des scieurs et de la valorisation de la récolte en de produits très distincts.
Les essences privilégiées en construction bois sont les résineux.
Le bois préféré en Europe est l’épicéa, l’essence la plus courante dans la construction. Il est de croissance rapide et disponible partout.
Les caractéristiques de l’épicéa qui intéressent l’industrie et le bâtiment sont essentiellement :
• sa disponibilité
• sa faible densité (approx. 450 kg/m³)
• sa rapidité de croissance (on le récolte le plus souvent après 20 à 50 ans)
• la facilité d’en maîtriser les aléas
– lors du séchage
– lors de la sélection rigoureuse qui est fait dans le tri
– lors des process de purge des parties inacceptables à l’emploi
• son aptitude au collage
C’est une essence que l’on connaît bien et qui, mis à part les désastreuses pluies acides des années ’60 du siècle dernier, vit bien et se tient bien en plantation.
Le bois pour produire le CLT
Ce sont souvent des lames de sous-dosse (des sections obtenues directement sous la première coupe droite sur la bille) qui servent à produire du CLT.
Des lames de bois à défauts esthétiques peuvent servir en production du CLT – tant que les caractéristiques structurelles requises sont respectées – elles sont alors souvent placées dans les plis intérieurs.
Ressource forestière
La rapide modernisation des modes constructifs avec le bois et leur succès croissant pose la question de la ressource forestière.
Il est important de rappeler le fait que les forêts européennes sont capables de fournir, sans s’épuiser, suffisamment de bois, même dans le cas où l’on devait passer à tout construire en bois … hypothèse théorique, évidemment.
Une remarque toutefois : si la France a connu durant de nombreuses années un rythme de reforestation par la plantation ordonnée, toutes essences confondues, de près de 35 millions d’individus chaque année, ce rythme s’est divisé par 7 ces dernières années pour en arriver à ne replanter que 5 millions ce qui ne pourra se solder que par une offre très réduite dans une vingtaine d’années. Les filières françaises étant actuellement en structuration, on peut s’attendre à ce que des sylvicultures plus dynamiques et raisonnées se mettent en place.
CLT et environnement
Un des principaux aspects détonateurs de l’évolution rapide du CLT sur les marchés de la construction se trouve dans ses caractéristiques environnementales. Pouvoir construire des projets de grande envergure avec un matériau renouvelable constitue un avantage bienvenu lorsque sables, aggrégats, ciments et énergies sous leurs formes habituelles sont plus rares, plus convoités, et frôlent même l’épuisement.
C’est un matériau renouvelable, d’un excellent bilan CO₂.
Les forêts européennes assurent la disponibilité suffisante de bois, tant qu’elles sont entretenues de manière dynamique et raisonnée.
L’énergie grise matérialisée dans le bois construction est très nettement inférieure à celle du béton. Tant que le bois reste posé dans une construction, il stocke sous forme de carbone ce que l’arbre à retiré en CO₂ de l’atmosphère pour s’en nourrir, soit près de 1 t de CO₂ par m³ de bois.
La majorité des propositions de CLT en France bénéficient de labels de certification environnementale ou forestière, il convient d’en vérifier la présence.
Les principaux labels environnementaux du bois construction – images : labels